L'herbe se couche quand le vent passe
Paroles: Henri Tachan
Musique: Jean Bouchéty
Je poussais, seul et inutile,
Entre les pierres d'un sentier
Et je fuyais la vie civile
Des autres plantes de l'herbier,
Mais voilà que passe, un beau jour,
Un simoun plein de serpolet,
Il sentait bon le brin d'amour,
De justice et d'humanité...
L'herbe se couche, quand le vent passe,
L'herbe se couche, par les champs, les prés,
L'herbe se couche, quand le vent passe,
Et il passe... moi, je me suis couché.
J'aimais, j'aimais, comme herbe folle,
Toutes les fleurs bleues du sentier
Et je cherchais, dans leur corolle,
Un peu de pollen à humer...
Mais voilà que passe, un beau jour,
Près de mon cur, un alizé,
Il sentait bon la fleur d'amour,
De tendresse, de fidélité...
L'herbe se couche, quand le vent passe,
L'herbe se couche, par les champs, les prés,
L'herbe se couche, quand le vent passe,
Et il passe... moi, je me suis couché.
Je faisais déjà grande place
A mon simoun, mon alizé,
Je leur bâtissais un palace,
Avec les pierres de mon sentier,
Mais, voilà que passent en tornade,
Les aquilons, les vents mauvais,
Qui abattent les barricades
Et détruisent les azalées...
L'herbe se couche, quand le vent passe,
L'herbe se couche, par les champs, les prés,
L'herbe se couche, quand le vent passe,
Et il passe... moi, je me suis couché.
Déjà jauni comme la paille,
Déjà battu comme les blés,
Je résistais, vaille que vaille,
A la fin proche de mon été,
Mais, alors, voilà qu'un beau jour,
Le dernier grand vent s'est levé,
Il sentait peut-être l'amour,
Le repos et l'Eternité...
L'herbe se couche, quand le vent passe,
L'herbe se couche, par les champs, les prés,
L'herbe se couche, quand le vent passe,
Et il passe... moi, je me suis couché.